Femmes d'images Au-delà d'une thématique, réunir sous l'intitulé générique "Femmes d'images", le travail photographique de femmes appartenant à diverses générations, c'est avant tout privilégier un point de vue subjectif. La spécificité d'un genre ne se définit pas seulement à partir de paramètres propres au féminin. Une image a pour point de départ un regard. Par la nature même des choses, le regard des femmes sur le monde diffère de celui des hommes. Cela ne renforce pourtant pas du tout l'aspect sectaire dont la thématique pourrait souffrir, bien au contraire. Si la théorie de l'histoire des femmes, notamment dans le domaine des arts visuels, s'établit au regard d'une chronologie relativement récente, il est important de saisir aujourd'hui, les modalités qui construisent cette image photographique. Choisir de travailler avec des " Femmes d'images " est également une volonté de renverser une situation existante en créant une nouvelle lecture de la pratique des femmes artistes et photographes. Elles ne s'inscrivent pas dans le moule unilatéral du genre féminin, leur travail permet de développer une réflexion plus large sur la nature de leur engagement artistique. Montrer le plus possible d'expositions réalisées par des femmes d'images relève aussi d'un désir de penser ces pratiques comme réellement existantes et non isolées. C'est leur faire effectuer un déplacement de territoire plus que légitime et sans justification superflue. Il ne s'agit pas de présenter quelques échantillons stéréotypés mais de souligner l'articulation de processus photographiques qui tout en ayant leur singularité sont néanmoins complémentaires. Les différentes expositions qui viennent s'inscrire dans la programmation du "Mois de la Photo, novembre 2002", permettent de percevoir les nombreuses approches qui constituent un travail photographique. Toutes les différentes formes d'expression visuelle et plastique se retrouvent intégrées dans les multiples définitions des expositions. La spécificité de l'analyse de tous ces projets est d'arriver à les regrouper dans plusieurs familles d'images. Beaucoup de portraits, ceux de femmes surtout, mais pas seulement, quelques autoportraits, beaucoup d'intérieurs, des maisons, des appartements, des magasins, mais également des extérieurs multiples : la ville surtout, la campagne ou la mer, et puis aussi les désastres de la guerre, les lieux anonymes et aliénants. Chaque projet raconte une histoire où le personnel rejoint le politique ou la mémoire. Elvan Zabunyan,
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